Introduction au monde du courtage

Parmi les intermédiaires financiers canadiens dont les services permettent les opérations de financement des gouvernements et des entreprises, les maisons de courtage québécoises se taillent progressivement une place enviable face à leurs concurrents canadiens ou américains et aux grandes banques locales. Dans le dernier tiers du 19e siècle, le courtage financier au Québec reste encore une activité occasionnelle et limitée à quelques valeurs des gouvernements, des banques et des chemins de fer et par un marché des capitaux encore très faible en comparaison des grandes places financières britanniques et européennes. Un siècle plus tard dans les années 1960 et 1970, de nombreuses grandes firmes de courtage francophones ont réussi à s’établir dans un marché en forte expansion. Le chemin parcouru a été spectaculaire et de nombreux acteurs ont participé à cette réussite.

Le syndicat financier

Il ne faut pas d’abord minimiser le rôle joué par le gouvernement du Québec et les gouvernements locaux dans la montée du courtage au Québec, à la fois comme clients et intervenants législatifs et politiques. Ainsi, l’exemple du syndicat financier responsable des émissions du gouvernement du Québec vient éclairer la dynamique des rapports entre des marchés financiers en constante évolution et des politiques gouvernementales nécessitant des emprunts à long terme. Depuis les premiers emprunts du gouvernement du Québec au milieu des années 1870 jusqu’aux très nombreuses émissions de toute nature des années 1980, des banques et des maisons courtage canadiennes et québécoises se situent au cœur des négociations qui accompagnent chaque nouvel emprunt.

Les maisons de courtage et les courtiers

Qu’en est-il des maisons de courtage québécoises? Leur croissance, d’abord lente et limitée au 19e siècle, tient au contexte de dépendance financière de la Grande-Bretagne, là où se trouvent les capitaux, et prend de l’ampleur quand les marchés locaux se développent au début du 20e siècle. Le financement des entreprises et les emprunts gouvernementaux alimentent les affaires des courtiers, qui s’organisent de plus en plus en sociétés. Qui sont ces petits entrepreneurs, incluant de plus en plus de francophones, qui réussissent à occuper une place grandissante dans les opérations de courtage? Leur histoire révèle des itinéraires souvent étonnants et parfois rocambolesques. Toujours, cette histoire reflète les efforts et la difficulté d’une prise en charge de l’économie québécoise par ce qui sera bientôt qualifié de Québec inc.